3°) Quelques volcans remarquables

À l’instar de Mars et de la Terre, Vénus possède également ses volcans « vedettes ». Des boucliers comme Sapas Mons ou Sif Mons ont des diamètres de l’ordre de 500 km et n’ont rien à envier à Olympus Mons sur la planète rouge. En revanche, leur altitude est modeste et leur volume l’est aussi. Alors qu’Olympus Mons mesure 22 000 m d’altitude, les boucliers vénusiens n’atteignent que 3000 m de hauteur. Seul Maat Mons est l’exception : le plus haut volcan de Vénus culmine 8000 m au-dessus des plaines.



On explique ce relief modeste par le fait que les chambres magmatiques qui alimentent ces volcans sont à fleur de surface : la pression hydrostatique est faible et n’autorise le magma à s’élever qu’à une altitude « bridée ». D’autre part, les laves sont fluides et s’écoulent sur de grandes surfaces, empêchant elles aussi la construction de reliefs pentus. D’après l’analyse de la surface par les sondes soviétiques, ces laves seraient des basaltes.



Sapas Mons est l’un des volcans les plus spectaculaires de Vénus avec une « robe » de plusieurs champs de lave superposés, et un double sommet avec deux cratères. D’autres volcans sont déchirés par de spectaculaires zones de rifts et parsemés de petits cônes parasites, comme les insolites pancake domes. Ces « galettes » circulaires, larges de 20 à 50 km, sont peut-être constituées d’un magma riche en gaz qui n’arrive pas à exploser sous la dense atmosphère de Vénus, mais s’étale de façon visqueuse.



Avec une telle diversité d’édifices, Vénus serait une destination magnifique pour des astronautes… mais les conditions infernales qui règnent à surface (475 °C, 90 atmosphères de pression) risquent bien de rendre une telle visite impossible dans un proche avenir.

En attendant, les images radar nous permettent au moins d’effectuer une visite virtuelle de ce monde tout à fait original.