2°) Des volcans en sommeil
La dense atmosphère de Vénus consume la plupart des petits astéroïdes et comètes qui traversent sa route, et seuls les gros objets frappent le sol : il y a moins de 1000 cratères d’impact sur Vénus. Ce nombre est insuffisant pour tenter de dater les terrains par comptage des cicatrices, et en particulier pour dater les volcans. En trois ans de cartographie radar (de 1990 à 1993),
Magellan n’a pas détecté de nouvelle coulée de lave apparaissant dans le paysage, ce qui suggère que le volcanisme de Vénus n’est pas très vigoureux à l’heure actuelle. En outre, leur bel état de préservation est trompeur : l’érosion est insignifiante sur Vénus, car il n’y a pas de pluie et l’épaisse atmosphère de gaz carbonique joue plus le rôle d’une couverture protectrice que celui d’un agent destructeur. Les édifices qui paraissent contemporains ont sans doute des dizaines, voire des centaines de millions d’années d’âge.
Quel est le mode de fonctionnement de Vénus ? Nous avons vu qu’il n’y a apparemment pas de tectonique des plaques, mais plutôt un volcanisme de point chaud : des panaches de roche chaude s’élèvent à travers le manteau et bombent la croûte en grands volcans et en couronnes circulaires. On explique ces dernières comme étant des panaches qui n’arrivent pas à percer la croûte et s’étendent radialement « à fleur de peau » sous la surface.
Aujourd’hui, l’évacuation de la chaleur interne de Vénus dépend uniquement de ces points chauds.
Ils ne sont peut-être pas suffisants pour assurer cette tache, de sorte que la planète traverse peut-être des périodes de surchauffe, lorsque son volcanisme s’emballe. La dernière crise remonterait à 500 millions d’années environ.